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Contre l’État, tout contre
Attendre tout de l’État, ne lui pardonner rien. En pleine pandémie, personne n’a contesté les dizaines de milliards du « quoi qu’il en coûte » décidé par l’État sauveteur, mais la critique est déjà de retour. Après le foot, cet amour vache est notre autre grand sport national, dans le sillage de l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789), celui qui affirme que « la Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration ».
Il faut dire que l’État français occupe de la place. Avec des dépenses des administrations publiques à 55,3 % du PIB, il trône en tête des pays de l’OCDE et donc de l’Union européenne. Ce « leadership » est particulièrement notable en matière de dépenses publiques sociales. Elles représentent 32 % du PIB dans l’Hexagone, beaucoup plus que la moyenne (19,9 %) des 38 pays membres de l’OCDE, nettement plus que des pays pourtant très socialisés comme la Finlande, le Danemark, l’Allemagne et la Norvège.
Mais là n’est pas la question. De fortes dépenses publiques, comme des impôts élevés, ne sont pas des maux en soi. Tout dépend de la quantité et de la qualité des contreparties. En échange des sommes colossales consenties par les contribuables, citoyens et entreprises confondus, l’État procure-t-il assez de sécurité, d’innovation, de santé, d’éducation, de progression individuelle ? C’est là que le bât blesse. En face des 160 milliards que coûte le système éducatif, le niveau des élèves recule. En face de nos impressionnantes dépenses sociales, on constate certes une forte réduction instantanée des inégalités, mais surtout une paralysie préoccupante de la mobilité sociale. Alors qu’elle devrait réparer et stimuler, la redistribution se contente de colmater.
Que l’État pèse trop ou qu’il fasse défaut, la colère gronde. À cinq mois de l’élection présidentielle, Pour l’Éco relance le débat : c’est quoi un État efficace ? Une question à 250 milliards d’euros. Faut-il un État plus petit ou plus agile, plus solide ou plus divers ? Suffit-il de réformer l’ENA ou faut-il une métamorphose en profondeur de la fonction publique ? Bref, une réforme ou une révolution culturelle ?
Bonne lecture.
Stéphane Marchand
Rédacteur en chef
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