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Promesses ciblées, facture mutualisée.
Dans une économie avancée, la croissance repose pour l’essentiel sur deux facteurs : la consommation des ménages et l’investissement des entreprises. La première dépend étroitement de l’humeur des consommateurs, le second de l’optimisme des entrepreneurs. Deux populations qu’en temps de crise, l’État devra rassurer en dépensant l’argent public. L’économie, ça commence dans les tripes et dans la tête. Pour l’économie, c’est à la fois une force et un danger. Quand le Covid a frappé, en 2020, le gouvernement français n’a pas refait les erreurs de 2008. En instaurant le chômage partiel, il a maintenu l’emploi et le moral des Français. En retour, ces derniers ont consommé davantage quand la crise s’est éloignée. On se souvient à l’inverse des dérives américaines sur l’immobilier pendant la crise des subprimes. La hausse des prix avait activé chez les propriétaires une sorte d’euphorie irrationnelle, un « feel good factor » qui les avait poussés à s’endetter pour consommer, avec à la clé une croissance viciée et d’innombrables catastrophes quand le marché s’est retourné. Dans d’autres pays, on se méfie de l’euphorie. Au moindre doute sur l’avenir, les citoyens se protègent. L’effet Ricardo-Barro marche à plein : quand l’État s’endette, par exemple pour effectuer une relance budgétaire ou compenser les failles du système de retraite, les agents économiques savent qu’une future hausse d’impôts est inévitable. Ils réduisent leur consommation et épargnent. Bien sûr, comme toutes les pulsions humaines, ces espoirs, ces angoisses et ces anticipations peuvent être manipulés. Les démagogues s’y emploient avant chaque élection. « Et si je doublais votre salaire ? » Les engagements électoraux empruntent chez chacun d’entre nous des circuits mentaux où se croisent l’envie d’y croire et la peur d’y croire, le rejet de l’injustice et l’appât du gain, le sentiment d’être impuissant et la conviction de pouvoir changer les choses. Ce maquis de ressentis est propice aux raccourcis, aux approximations et aux mensonges. En économie, les vérités de granit ne sont pas si nombreuses, il peut donc être électoralement rentable de mentir aux électeurs. Et puis, ce n’est pas si cher. Le mensonge est ciblé, mais la facture est mutualisée. Les milliards promis à la clientèle politique d’un candidat seront financés par tout le monde.
Bonne lecture.
Stéphane Marchand,
Rédacteur en chef
Promesses ciblées, facture mutualisée
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