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Si tous les économistes…
Ne dites pas à ma mère que je suis économiste, elle me croit pianiste dans un bordel…
On pourrait reprendre la célèbre formule d’un publicitaire pour décrire le blues qui s’empare parfois des économistes en entendant pleuvoir les critiques.
Oui, ils ont mal anticipé la crise financière de 2008. Et alors ? Un spécialiste de la théorie quantitative de la monnaie aussi respecté qu’Irving Fisher n’avait-il pas juré, quelques jours avant le krach boursier de 1929 (p.39), que les actions étaient installées sur un haut plateau perpétuel ?
Dans ce numéro, celui de notre quatrième rentrée, nous avons voulu explorer le métier d’économiste : qui ils sont (p.22), où ils travaillent (p.20) et comment. Les économistes ont beau être invités dans les débats télévisés pour prédire l’avenir, ils ne sont pas devins. Fini l’arrogance. Face aux reproches, cette fois, ils essaient la modestie (p.18), aidés par les progrès de géant que favorise la recherche empirique équipée du big data. Moins obsédés par les maths (p.21), ils s’ouvrent (lentement) aux autres disciplines (p.20). Moins hautaine, l’économie aborde aujourd’hui les questions saugrenues (p.36) du quotidien et concède volontiers qu’on peut être un génie de l’économie sans être le moins du monde un économiste (p.34). Mais attention, le courant majoritaire néoclassique tient bien la barre et, à l’université, la minorité « hétérodoxe » a toujours du mal à se faire entendre (p.32 et p.38).
La France forme et exporte dans le monde nombre d’économistes qui font avancer la discipline par un mélange de rigueur mathématique et de culture originale. Nous avons rencontré l’un des plus prestigieux, Jean Tirole, prix Nobel d’économie 2014 et directeur de Toulouse School of Economics. Il nous a accordé une interview approfondie (p.24) où il analyse les grandes crises du moment : pouvoir d’achat, transition écologique, éducation. Admirateur raisonné des capacités du marché à envoyer les bons signaux aux acteurs, il se méfie à l’inverse sans réserve des intrusions de la morale dans l’économie. Il s’effraye de la prolifération des fake news en économie, mais il a trouvé un antidote : l’éducation.
Bonne lecture, bonne rentrée.