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L’ascenseur social, c’est aussi dans la tête
Dans une économie avancée, les deux leviers majeurs de la croissance sont bien connus : l’investissement des entreprises et la consommation des ménages. Dans les deux cas, un facteur intime joue un rôle décisif : la psychologie, et en particulier l’optimisme. Le chef d’entreprise optimiste sur ses carnets de commandes va investir et embaucher. Le citoyen optimiste va consommer et doper l’économie. Mais attention, son optimisme ne relève pas uniquement de sa situation du moment. Il traduit l’espoir de voir, dans l’avenir, progresser son statut social et celui de ses proches.
Voilà pourquoi nous avons décidé de consacrer ce n° 48 de Pour l’Éco à la mobilité sociale. Première constatation : en France, grand pays de reproduction des élites (p.26), et contrairement aux idées reçues, l’ascenseur social fonctionne toujours, même s’il est trop lent. Le diplôme, socle de l’ascension dans les années 1970 et 1980, s’avère un tremplin de moins en moins fiable. C’est le paradoxe d’Anderson (p.22), avatar de la massification de l’éducation supérieure. Heureusement, la France s’est construit un système social qui exclut en principe les dégringolades comme on en observe aux États-Unis en temps de crise (p.28). Le revers de la médaille, c’est que ce même système a longtemps bridé la mobilité (p.25). Celle-ci n’en reste pas moins un idéal de la société française (p.24). Le pays est loin d’être uniforme et les opportunités varient beaucoup selon les régions (p.30), même si chaque département a pour mission de booster la mobilité par l’emploi.
Il existe dans chaque culture un rapport particulier à la mobilité, à l’avenir et donc à l’optimisme, avec des combinaisons parfois inattendues. Le Français, champion du pessimisme collectif, doute fortement de sa capacité à monter vers les sommets de la société. Il a pourtant, en moyenne, plus de chances d’y parvenir que l’Américain, cet irréductible optimiste. Et le plus réaliste, c’est l’Italien (p.21). Vous avez dit « bizarre » ?
Bonne année, bonne lecture.
Stéphane Marchand
Rédacteur en chef