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Peur sur l’eau
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous avons franchi les limites planétaires de l’eau… À la fin de cette décennie, la demande devrait excéder l’offre de 40 %. Le Singapourien Tharman Shanmugaratnam, coprésident de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau, s’alarmait au printemps, quelques jours avant la première Conférence des Nations unies sur le sujet depuis 1977. Sécheresses, inondations, eaux contaminées… Les ravages de notre gestion déficiente sont visibles à l’œil nu.
Vitale pour l’humain, l’eau est également le facteur de production économique par excellence. Moins d’eau, c’est une croissance qui ralentit quand l’agriculture ou la santé fléchissent. Ce 52e numéro de Pour l’éco ouvre le dossier. L’eau peut-elle vraiment manquer ? En tout cas, certains experts n’excluent pas qu’un jour, elle soit rationnée (p.24). Dans d’autres pays, la Tunisie par exemple (p.28), les longues coupures quotidiennes sont devenues la norme. Faut-il un marché de l’eau ? Certains pays trop secs (p.20) gèrent l’eau comme une (précieuse) marchandise, mais ils sont minoritaires. D’autres préfèrent croire que l’eau est renouvelable (p.31) à jamais. Ils se trompent.
En France, le prix de l’eau potable est condamné à augmenter (p.18) pour financer les énormes investissements nécessaires. Les maires (p.23), de plus en plus impliqués, en savent quelque chose. Cette hausse n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, à condition de corriger les inégalités correspondantes. Et de lutter de toutes nos technologies (p.21) pour faire cesser l’effrayant gaspillage à l’œuvre, à la fois dans nos canalisations et dans nos choix de consommation (p.30).
La question du droit à l’eau (p.22) reste un casse-tête inextricable et les conflits de légitimité vont se multiplier. Par exemple, quand on constate le poids considérable de l’agriculture (p.19) dans la consommation d’eau, on comprend l’enjeu que représentent les méga-bassines (p.26). Les incitations à la sobriété se feront plus insistantes pour les secteurs les plus assoiffés.
Bonne lecture.
Stéphane Marchand
Rédacteur en chef